Chorégraphe et interprète: Aurore Castan-Aïn
Durée: 15mn
Musique: reportage ArteRadio mixé avec composition musicale de Fred Raby;

Pascal Comelade
Fauteuil roulant : don de l'APF de Troyes

Plateau : surface plane intérieur ou extérieur, parquet ou tapis de danse, 7m x 8m minimum

 

 

Elle s'ennuie, engoncée dans son fauteuil roulant, ce pourrait être une petite mamie, enfermée dans ce corps trop vieux, dans cette écorce qui a traversé les époques et les drames, ou bien encore quelqu'un qui n'aurait plus l'usage de ses jambes et qui à la place se trouverait affublé de roues...

La scène pourrait se passer dans un hôpital spécialisé, une maison de retraite, une pièce quelconque, à chacun de s'y retrouver, d'y reconnaître une des siens, de ses amies, de ses voisines. Ce fauteuil roulant, ce véhicule qui « dérange »généralement le regard des autres car il met mal à l'aise, lui est indispensable et vital, elle ne résiste pas longtemps hors de son fauteuil, ses jambes ne la soutiennent plus. Son fauteuil petit à petit devient alors un camarade de jeu, un jouet, ils ne deviennent plus  qu'un, une étrange bête à roue, partenaires de valse.
 

 

Sur fond de reportage radio sur la mise sous tutelle, « Une dernière valse » ne parle précisément ni du handicap ni de la vieillesse, juste d'un corps coincé et cassé, prisonnier de son fauteuil, de son âge, de sa situation sociale, de sa solitude ; cette femme va tenter de s'évader le temps d'une valse en détournant l'objet fauteuil, jusqu'à ce qu'il devienne un partenaire, un compagnon de vie et de jeu, il ne s'agit plus d'un solo mais d'un pas de deux.
 

Conçu dans l'envie de renouer avec le monde du handicap, ce solo n'est cependant pas uniquement destiné au « public empêché », c'est justement le contraire : il a été créé afin de pouvoir ôter les barrières entre un public dit « valide » et un public dit « handicapé » .